Sorceleur Wiki

La Téléportation est un sortilège qui permet de se déplacer magiquement d'un endroit à un autre par l'intermédiaire d'un portail.

Sous la plume de Sapkowski

— Avant tout, mangeons et buvons quelque chose, fit le magicien dans un sourire. Nous avons suffisamment de temps devant nous, permettez-moi de vous offrir l’hospitalité. Je vois que vous êtes transis de froid et fatigués de votre voyage.Combien avez-vous fait d’arrêts au cours de vos téléportations, si je puis me permettre ?
— Trois, répondit Tissaia de Vries dans un haussement d’épaules.
— Moi, j’étais plus près, poursuivit Artaud. Je n’en ai fait que deux. Mais assez difficiles, je dois l’avouer.

Le Temps du Mépris, Chapitre ?.


Le portail destiné à leur conspiration avait été construit par Pinety et Tzara au bout du complexe de Rissberg, dans un immense local vide qui aurait mérité quelques réparations et qui empestait le renfermé, où les toiles d’araignée se collaient au visage et des crottes de souris séchées craquaient sous les pas. Ils activaient l’enchantement et apparaissait alors, sur un mur couvert d’auréoles où l’on voyait encore des traces d’une espèce de cambouis, l’esquisse d’une porte ardente, une porte à deux battants derrière lesquels miroitait une lueur opaque, opalescente. Geralt forçait sa jument au museau emmitouflé à entrer dans cette lumière, et les choses désagréables commençaient alors. Ils se trouvaient soudain éblouis, puis cessaient de voir, d’entendre et de sentir quoi que ce soit en dehors d’un froid intense. À l’intérieur du vide obscur, au milieu du silence, de l’intemporalité, où même les formes avaient disparu, le froid était la seule chose qu’ils ressentaient ; le téléport débranchait et éteignait tous les autres sens. Pour une fraction de seconde seulement, heureusement. L’instant passait, le monde réel rejaillissait sous leurs yeux, et le cheval, renâclant de peur, heurtait ses sabots sur le dur sol de la réalité.
La Saison des Orages, Chapitre ?.


Au début de sa carrière, le sorceleur avait assisté à la pire avarie de portail qu’il eût jamais vue, celle qui le dégoûta définitivement de la téléportation. Une mode régnait alors chez les nouveaux riches, les petits messieurs fortunés et la jeunesse dorée, qui consistait à se transporter d’un endroit à un autre ; en échange de sommes fabuleuses, certains magiciens rendaient possible l’accès à ce genre de divertissement. Un jour, en présence du sorceleur justement, un amateur de téléportation réapparut dans le portail coupé en deux, à la verticale. On aurait dit un étui à contrebasse grand ouvert. Et puis, tout ce qui se trouvait à l’intérieur de lui en tomba et alla se répandre sur le sol. Après cet accident, la fascination pour la téléportation faiblit sensiblement.
En comparaison avec quelque chose de ce genre, un atterrissage dans des marécages était purement du luxe.
Geralt n’avait pas encore récupéré pleinement ses forces, il était toujours pris de vertiges et de nausées. Il n’avait cependant pas le temps de se reposer. Il savait que les portails laissaient des indices permettant aux magiciens de dépister la route du téléport. Si pourtant, comme il le supposait, il s’agissait d’un vice du portail, retrouver ses traces confinait à l’impossible. Quoi qu’il en soit, demeurer trop longtemps aux abords de l’atterrissage n’était pas raisonnable.

La Saison des Orages, Chapitre ?.


Notes et références

Notes


Références