Sorceleur Wiki

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Scoia'tael (« Écureuils » en Hen llinge) est le nom que se donnent les rebelles qui combattent pour la liberté des non-humains. Les uns disent que c’est parce qu’y portent parfois des queues d’écureuil à leurs colbacks ou à leurs bonnets. Les autres, parce qu’y vivent dans les bois et qu’y se nourrissent de noisettes.

Les premières bandes ont surgi alors que la guerre contre Nilfgaard venait d’éclater et profitèrent de la faiblesse des Royaumes du Nord. Ils se battirent sur le front sud, et entamèrent une guerre d’escarmouches sur leurs arrières. Comptant que Nilfgaard réduirait les Nordiens en bouillie, ils se sont mis à proclamer la fin du règne humain, et le retour à l’ordre ancien. Les hommes à la mer ! Voilà la devise au nom de laquelle ils brûlent, pillent et tuent !

Scoia'tael notables[]

Autres Scoia'tael

Sous la plume de Sapkowski[]

— Des elfes, constata-t-il, sans cacher sa surprise.
— Des elfes, oui, confirma le soldat. Des Scoia’tael.
— Des quoi ?
— Des Scoia’tael, répéta le centenier. Des bandes venues des forêts.
— C’est un nom étrange. Si je ne m’abuse, cela signifie « les Écureuils », non ?
— Oui, messire. C’est exact. C’est comme ça qu’y s’appellent eux-mêmes en langue elfique. Les uns disent que c’est parce qu’y portent parfois des queues d’écureuil à leurs colbacks ou à leurs bonnets. Les autres, parce qu’y vivent dans les bois et qu’y s’nourrissent de noisettes. Y’a d’plus en plus d’problèmes avec eux, moi j’vous l’dis.

Le Sang des Elfes, Chapitre ?.


— Vous ne tombez pas au bon moment. Ni au bon endroit. Nous sommes en guerre, messire le sorceleur. Une bande de Scoia’tael rôde dans les bois ; pas plus tard qu’hier, nous nous sommes affrontés. J’attends ici les renforts pour commencer la traque.
— Vous combattez des elfes ?
— Pas seulement. Vous, un sorceleur, n’avez donc point entendu parler des Écureuils ?
— Non. Jamais.
— En ce cas, où séjourniez-vous ces deux dernières années ? Par-delà les mers ? Parce qu’ici, chez nous, à Kaedwen, les Scoia’tael ont veillé à ce que l’on fasse grand bruit autour d’eux. Oh oui ! Ils en ont pris grand soin. Les premières bandes ont surgi alors que la guerre contre Nilfgaard venait d’éclater. Ces maudits non-humains ont profité de notre faiblesse. Nous nous battions sur le front sud, et eux ont entamé une guerre d’escarmouches sur nos arrières. Comptant que Nilfgaard nous réduirait en bouillie, ils se sont mis à proclamer la fin du règne humain, et le retour à l’ordre ancien. Les hommes à la mer ! Voilà la devise au nom de laquelle ils brûlent, pillent et tuent !
— Ça, c’est à cause de vous, c’est votre problème, intervint l’avocat sur un ton maussade, en frappant sa cuisse de son inséparable bâton, symbole de sa fonction. À vous autres, dignitaires et adoubés, de le régler. Vous avez persécuté les non-humains, vous ne les avez pas laissés vivre en paix, et voilà le résultat ! Tandis que nous, nous avons toujours escorté des requérants par cette route et jamais personne ne nous a causé d’ennui. Nous n’avions pas besoin d’une armée.
— C’est bien vrai, ça, fit l’un des marchands assis sur un banc, qui s’était tu jusqu’à présent. Les Écureuils ne sont pas plus dangereux que les bandits qui écumaient les chemins de la région. À qui donc les elfes se sont-ils attaqués en premier ? Eh bien, à ces bandits !
— Ça me fait une belle jambe, tiens, de savoir qui, d’un elfe ou d’un bandit, me transpercera de sa flèche, tapi dans les fourrés ! déclara soudain le pontonnier à la tête bandée. Et ma chaumière, quand ils y mettront le feu en pleine nuit alors que je serai à l’intérieur, eh bien, elle brûlera de la même manière ! Et peu importe la main qui aura tenu la torche ! Vous dites, messire le marchand, que les Scoia’tael ne sont point pires que les bandits ? Eh bien, moi, je réponds : balivernes ! Les bandits cherchaient à piller ; les elfes, eux, cherchent à saigner les humains. Des ducats, tout le monde n’en a pas ; mais du sang, chacun en a dans les veines. Vous dites, messire l’avocat, que c’est là le problème des dignitaires ? C’est pires sornettes encore. Les bûcherons transpercés par des flèches dans les forêts, les goudronniers taillés en pièces à Hêtraie, les paysans dont les hameaux ont été incendiés, qu’ont-ils fait de mal aux non-humains ? Ils vivaient et travaillaient main dans la main, en bons voisins, et les voilà soudain frappés d’une flèche dans le dos… Et moi, alors ? De ma vie, je n’ai jamais fait de mal à un non-humain, et voyez le résultat : le sabre d’un nain m’a fendu le crâne. Et s’il n’y avait pas eu ces guerriers contre lesquels vous aboyez tant, je serais déjà six pieds sous terre.
— Justement ! (Le chevalier en tunique jaune cogna une deuxième fois la table de son poing.) Nous protégeons votre sale peau, messire l’avocat, face à ces elfes soi-disant opprimés que, selon vous, nous n’avons pas laissé vivre. Eh bien moi, je vais vous dire autre chose : nous les avons trop laissés s’enhardir. Nous les avons tolérés, traités comme des humains, d’égal à égal, et voilà qu’à présent ils nous plantent des couteaux dans le dos ! Nilfgaard les paie pour ça, j’en mettrais ma tête à couper. Quant aux elfes sauvages des montagnes, ils leur fournissent des armes. Mais leur véritable soutien, ce sont ceux qui vivent toujours parmi nous : les elfes, les demi-elfes, les nains, les gnomes et les lutins. Ce sont eux qui les cachent, les nourrissent et leur fournissent de nouvelles recrues…
— Ils ne sont pas tous comme ça, intervint le deuxième marchand, un homme mince au visage délicat, dont les traits rappelaient ceux d’un noble plutôt que d’un commerçant. La plupart des non-humains condamnent les Écureuils, messire le chevalier, et ils ne veulent rien avoir à faire avec eux. La majorité d’entre eux sont loyaux, et ils paient souvent cher cette loyauté. Rappelez-vous le burgrave de Ban Ard. C’était un demi-elfe et il était pour la paix et l’entraide. Il est mort dans un guet-apens, transpercé par une flèche.
— Décochée sans aucun doute par l’un de ses voisins, un lutin ou un nain qui feignait également la loyauté, ironisa le chevalier. Selon moi, aucun d’eux n’est loyal ! Ce sont tous des… Eh ! Tu es qui, toi ?
Geralt regarda autour de lui. Ciri se trouvait juste derrière son dos et gratifiait tout le monde de son beau regard d’émeraude. Pour ce qui était de se mouvoir sans bruit, la fillette avait manifestement fait de réels progrès.
— Elle est avec moi, expliqua le sorceleur.
— Hummm… (Le chevalier jaugea Ciri d’un coup d’œil, puis il se tourna de nouveau vers le marchand aux traits nobles, qu’il considérait sans conteste comme le partenaire de discussion le plus sérieux.) Non, messire, ne me parlez point de la loyauté des non-humains. Ce sont tous nos ennemis ; le fait est que certains savent mieux que les autres nous faire croire le contraire. Les lutins, les nains et les gnomes vivaient parmi nous depuis des centaines d’années, plus ou moins en paix, semblait-il. Cependant, il a suffi que les elfes relèvent la tête pour que tous prennent les armes à leur suite et se réfugient dans les forêts. Je vous le dis, nous avons eu tort de tolérer les elfes libres et les dryades, leurs forêts vierges et leurs enclaves montagneuses. Cela ne leur suffisait pas. À présent, ils hurlent partout : « C’est notre monde, dehors les vagabonds ! » Par tous les dieux, nous leur montrerons qui partira d’ici à tout jamais ! Nous avons tanné le cuir aux Nilfgaardiens ; aujourd’hui, c’est au tour de ces bandes !
— Il n’est pas facile d’attraper un elfe dans la forêt, intervint le sorceleur. Je ne me jetterais pas non plus à la poursuite d’un gnome ou d’un nain dans les montagnes. Ces détachements sont-ils importants ?
— Ces bandes, messire le sorceleur, ces bandes, corrigea le chevalier. Elles comptent jusqu’à vingt têtes, parfois plus. Ils appellent ces regroupements des « commandos ». C’est un terme issu de la langue des gnomes. Pour ce qui est de les attraper, il est vrai que ce n’est guère facile – on voit bien que vous êtes un expert. Leur courir après dans les bois et les fourrés n’a aucun sens. Le seul moyen est de les couper de leur point de ravitaillement, de les isoler et de les affamer. Et de saisir au collet tous ces non-humains qui leur viennent en aide. Dans les villes et les hameaux, les villages, les fermes… — Le problème est que l’on ignore toujours qui d’entre les non-humains leur vient en aide, fit le marchand aux traits nobles.
— Alors il faut tous les attraper !
— Ah ! (Le marchand afficha un sourire.) Je comprends. J’ai déjà entendu cela quelque part. Tous les attraper et les jeter dans les mines, les camps fermés, les carrières de pierre. Tous, sans exception. Les innocents aussi. Les femmes, les enfants. N’est-ce pas ?
Le chevalier redressa la tête et frappa de sa main la poignée de son épée.
— Parfaitement ! Il en sera ainsi et pas autrement ! fit-il sur un ton sec. Vous vous souciez des enfants, mais vous-même en êtes un dans ce monde, messire. La trêve conclue avec Nilfgaard est aussi fragile que la coquille d’un œuf, la guerre peut éclater de nouveau d’un jour à l’autre, et, en temps de guerre, tout peut arriver. S’ils en sortaient vainqueurs, que pensez-vous qu’il se passerait ? Moi, je vais vous le dire : les commandos d’elfes sortiraient alors des forêts, en nombre et en force, et les autres non-humains prétendument loyaux se rallieraient à eux immédiatement. Pensez-vous vraiment que vos nains loyaux, vos lutins amicaux parleront alors de paix et de réconciliation ? Non, messire. Ils nous mettront les boyaux à l’air, et Nilfgaard réglera ses comptes avec nous par leur entremise. Ils nous jetteront ensuite à la mer, comme ils se le sont promis. Non, messire, il ne faut pas les traiter avec délicatesse. Ce sera eux ou nous. Il n’y a pas d’autre issue !

Le Sang des Elfes, Chapitre ?.


— C’est pour cette raison que tu t’es disputé avec lui et que tu t’es mis en colère ? Qui sont, à vrai dire, ces Scoia’tael ? Ces… Écureuils ?
— Ciri. (Yarpen se frotta la barbe d’un geste vif.) Ce ne sont pas des affaires pour les petites filles de ton âge.
— Oh ! Maintenant c’est contre moi que tu te mets en colère… Et d’abord, c’est pas vrai que je suis petite !… J’ai entendu ce que les soldats de l’avant-poste disaient des Écureuils. J’ai vu… J’ai vu deux elfes morts. Et le chevalier a dit que… les elfes tuaient eux aussi. Et que, parmi eux, il n’y avait pas que des elfes. Mais également des nains.
— Je sais, répondit Yarpen sur un ton sec.
— Toi aussi, tu es un nain.
— Ça ne fait pas l’ombre d’un doute.
— Alors pourquoi est-ce que tu as peur des Écureuils ? À ce qu’on dit, ils ne combattent que les humains.
— Ce n’est pas aussi simple, se rembrunit-il. Malheureusement.
Ciri resta silencieuse un long moment. Elle mordillait sa lèvre inférieure et fronçait son nez.
— Ça y est, je sais ! fit-elle soudain. Les Écureuils luttent pour la liberté. Et toi, bien que tu sois un nain, tu fais partie des services spécialement secrets du roi Henselt, en laisse aux yeux des humains !
Yarpen pouffa, essuya son nez du revers de sa manche et se pencha sur le côté pour vérifier que Wenck ne s’était pas approché de trop près. Le commissaire était loin, et plongé dans une profonde conversation avec Geralt.
— Tu as une sacrée ouïe, fillette, digne d’une marmotte ! (Le nain lui adressa un large sourire.) Tu as l’esprit un peu trop vif pour quelqu’un qui est destiné à mettre au monde des enfants, à faire la cuisine et à filer du lin. Tu crois tout savoir, hein ? C’est parce que tu es une moucheronne. Ne prends pas cet air stupide. Ça ne te fera pas mûrir et ça ne te rendra que plus laide. Je dois avouer que tu as bien compris ce qu’étaient les Scoia’tael, les mots devaient bien sonner à ton oreille. Tu sais pourquoi tu les comprends si bien ? Parce que les Scoia’tael, ce ne sont qu’une bande de marmots. De la marmaille qui ne comprend pas qu’elle se fait mener en bateau, que quelqu’un se sert de sa cervelle de moineau en la nourrissant de belles paroles sur la liberté.
— Mais, pourtant, eux luttent vraiment pour la liberté, non ? (Ciri leva la tête et fixa sur le nain ses yeux d’émeraude grands ouverts.) Comme les dryades de la forêt de Brokilone. Elles tuent les humains, parce que les humains… enfin, certains d’entre eux leur font du tort. Parce qu’autrefois c’étaient vos terres à vous, les nains et les elfes, et à ces… lutins, gnomes et autres créatures… À présent, il y a des hommes, alors les elfes…

Le Sang des Elfes, Chapitre ?.


Notes et références[]

Notes[]


Références[]