Nivellen était un homme maudit qui vivait en Redania, dans un manoir isolé dans les bois près de Murivel. Dans la région on l’appelait "le Dégénéré" ou "le Claqueur" et on en faisait un croquemitaine pour effrayer les enfants.
Apparence et caractère[]
Dans sa jeunesse, Nivellen avait l'apparence d'un bon petit gros au regard délavé, le visage triste, bouffi et boutonneux. Après son désenchantement, il ressemblait à un beau jeune homme, bien bâti, au teint clair.[1]
Sous sa forme maudite, Nivellen, était une créature humanoïde vêtue d’habits râpés mais de bonne qualité, pourvus d’ornements du meilleur goût mais fort peu fonctionnels. Cependant, son caractère humanoïde n’allait pas au-delà de la fraise souillée de son pourpoint. Celle-ci était dominée d’une énorme tête poilue comme celle d’un ours, munie d’immenses oreilles, d’une paire d’yeux au regard fou et d’une gueule effrayante, pleine de crocs plantés de travers, où luisait une langue rouge, telle une flamme.[1]
Nivellen dans la Saga[]
Avant Un grain de vérité[]
Pendant sa jeunesse, Nivellen était maladif. Son père et son grand-père avant lui avaient fait leur fortune en menant une bande de brigands. Après la mort de son père à coup de glaive, Nivellen a hérité le poste de chef de la bande. Au début, jeune et naïf, le garçon se laissait mener par le bout du nez.[1]
Un jour, la bande est allée à Gelibol où ils ont pillé un temple et ensuite convaincu Nivellen qu'il devait devenir un homme avec une jeune prêtresse qu'ils avaient immobilisée et déshabillée. Avant de se tuer avec un petit poignard qu'elle avait caché dans ses cheveux, la fille cracha dans la figure de Nivellen et le maudit, disant qu'il était « un monstre dans la peau d'un homme » et qu'il serait désormais « un monstre dans la peau d'un monstre ». Ni le jeune, ni la bande savait que la jeune fille était en fait une prêtresse de Coram Agh Tera, le culte de l'Araignée à tête de lion et que sa malédiction était réelle.[1]
Quelques jours plus tard, Nivellen s'est réveillé transformé physiquement, bien que son esprit et sa personnalité n'avaient pas changé. Tous les serviteurs du manoir hurlaient en le voyant et faisaient fuite lorsque Nivellen paniquait. La maison semblait l'aider en faisant claquer les portes et les meubles voltiger. Il y eu plusieurs morts et même la chatte, Gourmandine s'est enfuie de peur. Depuis Nivellen est demeuré dans le manoir, tout seul pendant un long moment.[1]
Dans Un grain de vérité[]
Geralt rencontra Nivellen après avoir suivit une piste. Il tomba sur son manoir délabré où il remarqua une fontaine avec une statue de dauphin faite de pierre blanche et un remarquable rosier avec des roses bleues de Nazair. Après un moment de gêne, Nivellen invita le sorceleur à l'intérieur, où ils dinèrent et discutèrent. Nivellen parla de son père, son grand-père, de son enfance et des douze années qu'il a passées maudit. Il révèle comment par ses méfaits il a été maudit et comment il arrive à profiter de son état. Geralt écoute les propos de Nivellen et tire ses propre conclusions au sujet de son hôte.
Nivellen raconta à Geralt, qu'un jour il vit un homme dans sa cour en train de cueillir une rose du rosier favori de sa tante. Il se rappela d'un conte que sa nounou, Lenka lui racontait durant son enfance, en particulier, les contes où les jeunes femmes transformaient les crapauds en prince. Nivellen ordonna au marchand de lui donner sa fille mais elle n'avait que huit ans alors il lui donna à boire et à manger puis lui remplit un petit sac d'or et de pierreries provenant des trésors du sous-sol qui dataient du temps de son père et la laissa partir. Le marchand avait dû se vanter, car deux mois plus tard un autre marchand arriva avec un assez grand sac qu'il avait préparé d'avance et sa fille. Il se sont mis d'accord en deux trois mouvements et le marchand lui laissa sa fille pour une période d'un an.
Cela a conduit, en fin de compte, à une chaîne de jeunes femmes qui sont venues vivre avec Nivellen pour un an chacune. D’abord Fenne puis Primula, ainsi que Ilka et Venimira. Nivellen se rendit compte que vivre simplement avec elles ne briserait pas la malédiction, mais que cela était agréable pour lui comme pour elles. Il les traitait comme de vraies dames, ne demandait rien à part leur compagnie, aucune d'elle n'était forcée à coucher avec lui et elles sont toutes reparties riches de leur séjour. Ceci jusqu'au jour où l'une d'elle décida de rester...
Tout au long du dîner, Geralt ne cesse de demander à son hôte si ils sont seuls et Nivellen esquive à chaque fois la question. A la fin, Nivellen emmène Geralt, ne voulant pas parler de la dernière fille vivant avec lui, Vereena. Il mentionne les rêves qu'il a eus récemment, qui lui suggèrent que son état pourrait se détériorer et qu'il pourrait devenir un jour le monstre qu'il semble être. Cependant, Geralt ne part pas loin et passe la nuit dans la forêt voisine. Le jour suivant, il retourne au manoir, son épée en argent à la main. En effet, il a deviné que Vereena, la dernière compagne de Nivellen, s'avère être une bruxa, responsable des attaques aux alentours du manoir. La bruxa, agressive, l'attaqua. Une bataille s'ensuivit.
Geralt est forcé de rester sur la défensive car la créature est trop rapide pour lui. Les choses vont de plus en plus mal pour le sorceleur mais soudain Nivellen sort de la maison et distrait la vampire, sauvant ainsi la vie de Geralt. Vereena tourna alors son attention sur le monstre et tenta de le tuer. Le sorceleur parvint finalement à tuer la bruxa, sauvant ainsi la vie de Nivellen. Sa malédiction disparut, montrant ainsi qu'un amour véritable unissait les deux monstres.
Nivellen, redevenu un homme, Geralt le quitta en bon termes.
Sous la plume de Sapkowski[]
La créature humanoïde était vêtue d’habits râpés mais de bonne qualité, pourvus d’ornements du meilleur goût mais fort peu fonctionnels. Cependant, son caractère humanoïde n’allait pas au-delà de la fraise souillée de son pourpoint. Celle-ci était dominée d’une énorme tête poilue comme celle d’un ours, munie d’immenses oreilles, d’une paire d’yeux au regard fou et d’une gueule effrayante, pleine de crocs plantés de travers, où luisait une langue rouge, telle une flamme.
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« Un grain de vérité », dans la collection Le Dernier Vœu.
Sous la poussière et les toiles d’araignée, Geralt put découvrir le portrait d’un bon petit gros au regard délavé, le visage triste, bouffi et boutonneux. Geralt, qui n’ignorait pas le penchant des portraitistes à flatter leurs clients, hocha la tête d’un air chagrin.
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« Un grain de vérité », dans la collection Le Dernier Vœu.
Le beau jeune homme allongé près du mur, bien bâti, au teint clair, se dressa sur son séant et promena son regard autour de lui. Il avait l’air hagard. Il se frotta les yeux avec ses poings, examina ses mains, tâta son visage. Il poussa un hurlement silencieux, introduisit un doigt dans sa bouche et le passa longuement sur ses gencives. Il se palpa de nouveau la figure et poussa un nouveau gémissement en touchant les quatre balafres sanguinolentes, enflées, sur sa joue. Il éclata en sanglots, puis explosa de rire.
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« Un grain de vérité », dans la collection Le Dernier Vœu.
Apparitions[]
Notes et références[]
Notes[]
Références[]
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 Le Dernier Vœu, Un grain de vérité.