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Eltibald était un magicien, connu pour sa théorie de la Malédiction du Soleil Noir, aussi appelée « Manie d'Eltibald le Fou ».
Sous la plume de Sapkowski[]
— Tu as entendu parler de la malédiction du soleil noir ?
— Bien sûr ! Sauf qu’on l’appelait la manie d’Eltibald le Fou. C’est ainsi que s’appelait le mage à l’origine de l’affaire qui a entraîné l’assassinat et l’emprisonnement dans des beffrois de plusieurs dizaines de jeunes filles issues des plus grandes familles, y compris de familles royales. Elles auraient été possédées par des démons, maudites, contaminées par le soleil noir, car c’est le nom que vous avez donné dans votre jargon pompeux, à une éclipse tout ce qu’il y a de plus banal.
— Eltibald n’avait rien d’un fou ! Il a déchiffré des inscriptions sur les menhirs des Dauk et sur les pierres tombales des nécropoles de Vojgor, étudié les légendes et les récits des bébés-garous. Dans tous, il était question de cette éclipse d’une manière qui laissait peu de place au doute. Le Soleil noir était censé annoncer le retour imminent de Lilit, une déesse toujours vénérée en Orient sous le nom de Niya, et l’extermination de l’espèce humaine. “Soixante vierges coiffées de couronnes dorées rempliront les vallées de rivières de sang” et devront lui frayer la voie.
— Ce sont des balivernes, dit le sorceleur. En plus, il n’y a pas de rimes. Or toutes les prédictions sont en vers rimés. Tout le monde sait quel but poursuivaient alors Eltibald et le conseil des magiciens. Vous avez utilisé les délires d’un fou pour renforcer votre pouvoir. Pour faire éclater les alliances politiques, gâcher les alliances par mariage, semer le trouble dans les dynasties ; bref, pour tirer un peu plus les ficelles des marionnettes à couronne. Et tu viens me parler de prédictions qui feraient mourir de honte les diseurs de bonne aventure sur les foires.
— On peut émettre des réserves quant aux théories d’Eltibald et à l’interprétation de ses prédictions. Mais il n’est pas possible de contester l’apparition d’une horrible mutation chez les filles nées aussitôt après l’éclipse.
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« Le Moindre Mal », dans la collection Le Dernier Vœu.
Notes et références[]
Notes[]