Cahir Mawr Dyffryn aep Ceallach est le fils cadet de Mawr var Anahid et Ceallach aep Gruffyd. Il a deux frères, Dheran et Aillil, ainsi que trois sœurs.
Apparence et caractère[]
Cahir Mawr Dyffryn aep Ceallach dans la Saga[]
Avant Le Sang des Elfes[]
Dans les années 1260, Emhyr var Emreis donna l'ordre à Cahir de lui ramener une princesse cintrasienne. Un soldat ne discute pas les ordres. Il ne les analyse pas, ne se pose pas de questions, n’attend pas qu’on lui en explique le sens. Chez eux, c’est la première chose qu'on enseigne à un soldat. Cahir ne s'est donc pas interrogé une seule seconde sur l'ordre qui lui avait été donné. La question de savoir pourquoi c’était justement lui qui devait attraper cette reine ou cette princesse cintrasienne ne lui avait même pas traversé l’esprit. Un ordre est un ordre. Il était en colère, bien sûr, parce qu'il voulait connaître la gloire en se battant avec la chevalerie, l’armée régulière... Mais travailler pour les services de renseignements était aussi considéré comme un honneur chez eux. Si encore il s’était agi d’une mission plus difficile, d’un prisonnier important... Mais une fille ?[1]
Dans le fond, tout s’est fait par hasard. Par le plus pur des hasards. Comme il l’apprit par la suite, ils avaient un espion à la cour de Cintra, un kamerjunker. Lors de la prise de la ville, au moment où ils se préparèrent à encercler le château, cet espion s’est éclipsé et leur a fait savoir qu’on essayait de faire quitter les lieux à la princesse. Plusieurs groupes comme le sien furent constitués. Par le plus grand des hasards, ceux qui emmenaient Ciri sont tombés sur son groupe. Une course-poursuite s’est engagée dans les rues de la ville, dans un quartier qui avait déjà pris feu. C’était un véritable enfer. Partout, des rideaux de flammes, des murs de feu. Les chevaux ne voulaient plus avancer et les hommes n’étaient pas non plus très enclins à les faire accélérer. Ses subalternes - il en avait quatre avec lui - ont commencé à pester, à crier qu'il avait perdu l’esprit, qu'il les menait tout droit à leur perte... Il eut toutes les peines du monde à garder le contrôle...[1]
Ils ont continué à les poursuivre à travers les ruelles en flammes et les ont rattrapés. Soudain, ils se sont retrouvés là, devant eux, cinq cavaliers cintrasiens. Et la fauche a commencé, avant qu'il n'ait eu le temps d’avertir ses hommes de prendre garde à la jeune fille. Celle-ci, du reste, s’était retrouvée à terre immédiatement, celui qui la transportait sur son arçon étant mort le premier. Un de ses hommes la releva et l’installa sur son cheval mais il n’alla pas bien loin : un des Cintrasiens l’attaqua par-derrière et le transperça. Cahir vit la lame passer à un pouce de la tête de Ciri, qui tomba de nouveau dans la boue. Elle était à demi inconsciente tant elle était effrayée, il l'a vit se serrer contre le mort, tenter de se glisser sous lui... Comme un chat près de sa mère morte... Elle ne savait même pas qu'elle se pressait contre un ennemi. Un Nilfgaardien... Ils restèrent seuls, elle et Cahir. Tout autour de eux, il n’y avait plus que des cadavres et des flammes. Ciri rampait dans une flaque, mais l’eau et le sang s’évaporaient de plus en plus vite sous l’effet du brasier environnant.[1]
Un bâtiment s’écroula soudain, il n'y voyait plus rien à travers les étincelles et la fumée. Son cheval ne voulait pas avancer. Il appelait Ciri, lui demandait de venir vers lui ; il avait la voix enrouée à force de crier, tentant vainement de surmonter le rugissement des flammes. Elle le voyait, elle l’entendait, mais restait sans réaction. Son cheval ne voulait pas bouger, et lui ne pouvait rien faire. Cahir dut mettre pied à terre. Il ne pouvait pas la soulever d’une main tout en tenant de l’autre les rênes ; son cheval s’agitait tellement qu’il faillit se renverser. Quand il voulut la soulever, elle commença à crier, puis son corps se tendit et elle perdit connaissance. Cahir l'enveloppa dans son manteau qu'il avait auparavant trempé dans une mare d’eau, de boue, de purin et de sang. Et ils partirent, droit à travers le feu.[1]
Lui-même ne savait pas par quel miracle ils réussirent à en réchapper. Soudain Cahir vit une brèche dans un mur et ils se retrouvèrent au bord de la rivière... à l’endroit précis où s’étaient rassemblés les Nordlings en fuite. Il ne pouvait pas plus mal tomber ! Il jeta son heaume d’officier car même si les ailes avaient brûlé, on l’aurait reconnu immédiatement. Quant à ses autres vêtements, ils étaient tellement roussis qu’ils ne pouvaient le trahir. Mais si la fille avait été consciente, si elle avait crié, ils l'auraient écharpé de leurs épées. Il eut de la chance. Cahir parcourut près de quatre miles avec eux, puis resta en arrière et se cacha dans les fourrés, près de la rivière qui charriait les cadavres. Ciri était affreusement sale. Cahir dû la déshabiller... Elle ne se défendait pas, ne criait pas. Simplement elle tremblait, gardant les yeux fermés. Chaque fois qu'il l’effleurait, pour la laver ou l'essuyer, elle se tendait et se raidissait... Il savait qu'il aurait dû lui parler, l'apaiser mais il était soudain incapable de trouver les mots dans sa langue qui était pourtant celle de sa mère, qu'il connaissait depuis l’enfance. Ne pouvant la réconforter par les mots, il voulait l'apaiser en la touchant, délicatement... Mais au moindre contact elle se raidissait et se mettait à piailler comme un poussin...[1]
Ciri s'endormit et Cahir en fit autant. Ils étaient morts d’épuisement. Lorsque il se réveilla, elle n’était plus là. Elle n’était nulle part. Il ne se souvient de rien d’autre. Ceux qui l’ont trouvé affirment qu'il courait en rond en hurlant comme un loup et durent le ligoter. Quand il se calma, des hommes des services de renseignements, les subalternes de Vattier de Rideaux, se sont occupés de lui. C’est Cirilla qui les intéressait et ils voulaient savoir où elle s’était sauvée, comment elle s’y était prise pour lui échapper, pourquoi il l’avait laissée s’enfuir. Ils lui posèrent sans arrêt les mêmes questions, encore et encore... N’en pouvant plus, Cahir lança, fou de rage, une pique sur l’empereur, le traitant d’épervier qui chassait les petites filles. Ces mots lui valurent de passer un an enfermé dans une cellule de la citadelle.[1]
Dans Le Sang des Elfes[]
En 1265, après avoir été invité à quitter l’antichambre, Cahir entra dans la grande salle d’un pas puissant, énergique et sonore, en faisant grincer son armure noire. Il s’arrêta, se redressa fièrement, rejeta de son épaule son manteau noir trempé et couvert de boue, et posa une main sur le pommeau de sa grande épée. Il cala contre sa hanche son heaume noir orné des ailes d’un rapace. Menno Coehoorn regarda le visage du chevalier. Il y lut la dure fierté des guerriers et aussi de l’arrogance. Il n’y trouva pas ce qui aurait dû se dessiner sur le visage d’un homme qui avait passé les deux dernières années de sa vie dans une tour, dans un endroit d’où, comme tout portait à le croire, il n’aurait dû sortir que pour monter à l’échafaud. Le maréchal sourit sous cape. Il savait que le mépris de la mort et la folle audace des jeunes n’étaient dus qu’à un manque d’imagination. Il le savait parfaitement. Lui-même avait été ainsi autrefois.[2]
Emhyr var Emreis lui fit clairement savoir que l'erreur qu'il avait commise à Cintra il y a deux ans ne lui avait nullement été pardonnée. Mais qu'il allait avoir une seconde chance. Et recevoir un nouvel ordre. Emhyr fixerait son sort en fonction de la manière dont il l’exécuterait. Il lui dit également qu'il ne mentait jamais à personne, ne donnait jamais de faux espoirs. Aussi, il devait savoir qu'il ne pouvait entrevoir de sauver sa tête de la hache du bourreau que si, bien évidemment, il ne commettait plus d’erreur. Et qu'il avait peu de chance d’être entièrement gracié. Quant à être pardonné et à oublier cette histoire… c’était exclu. À noter que Coehoorn remarqua que Cahir ne croyait pas l'empereur et qu'il commettait, de ce fait, une grave erreur.[2] Cahir aurait pu décliner son offre. Son refus l'aurait à jamais condamné à la disgrâce et à l’oubli. Mais il ne l'a pas fait car il ne pouvait pas oublier Ciri. Il la voyait sans cesse en rêve. Mais pas comme cette enfant maigre qu'il avait déshabillée et lavée près de la rivière. Il la voyait et continue à la voir comme une femme, belle, consciente, provocatrice... avec une rose couleur ponceau tatouée près de l'aine. C'est pour cette raison qu'il accepta cette mission sur Thanedd.[1]
Dans Le Temps du Mépris[]
Le 01 juillet 1267, Cahir débarqua au cap de Bremervoord, il détenait les pleins pouvoirs et était chargé de transmettre les ordres. Conformément à ces ordres, il sélectionna des hommes du commando d'Isengrim Faoiltiarna pour constituer un groupe spécial qui devait exclusivement lui obéir. Ils partirent pour Thanedd sur le bateau avec lequel il était arrivé. Rience se servit de ses amulettes pour entourer le bateau d’une brume magique, et ils naviguèrent jusqu’à la grotte située sous l’île. De là, ils ont atteint les souterrains de Garstang. Déjà dans les souterrains ils se doutèrent que quelque chose clochait ; Rience avait reçu des messages télépathiques de Vilgefortz de Roggeveen. Ils savaient qu'ils seraient obligés de prendre part à la bataille en cours et ils étaient prêts. Cahir et son groupe se mirent en route dès le début des hostilités afin de réaliser leur mission.[3]
Comme ils ne revenaient pas, Faoiltiarna et son commando commencèrent à les chercher. Pas un membre du groupe n’a été épargné. Tous ont été fauchés de manière bestiale. Ils retrouvèrent Cahir sur les marches menant à Tor Lara, la tour qui avait explosé et s’était effondrée durant la bataille. Cahir était blessé et inconscient. De toute évidence, il n’avait pas rempli la mission qui lui avait été confiée. Aucune trace de l’objet de cette mission n’était visible dans les environs, et en bas on apercevait déjà les alliés royaux qui arrivaient en masse d'Aretuza et de Loxia. Faoiltiarna savait qu’il ne fallait en aucune façon que Cahir tombe entre leurs mains, car il serait la preuve de la participation active de Nilfgaard à cette offensive. Ils l'emmenèrent et se sont enfuis en passant par les souterrains et les grottes. Ils montèrent dans le bateau et quittèrent l’île. De son commando il ne restait que douze personnes, blessées pour la plupart.[3]
Ils accostèrent à l’ouest d'Hirundum, et se cachèrent dans les bois. Cahir tentait d’arracher ses bandages, il criait quelque chose à propos d’une jeune fille démente aux yeux verts, du Lionceau de Cintra, d’un sorceleur qui aurait laminé tout son groupe, de la tour de la Mouette et d’un magicien qui volait comme un oiseau. Il a exigé un cheval, voulait impérativement qu’on retourne sur l’île, se référait aux ordres impériaux… mais, sur le moment, Faoiltiarna dû prendre ces propos pour les divagations d’un fou. La guerre battait déjà son plein à Aedirn, et il considérait comme plus important de reformer le commando décimé et de reprendre la bataille contre les Dh'oine. Cahir était toujours avec eux lorsque Faoiltiarna découvrit un ordre secret dans la boîte de contact. Bien que Cahir, à l’évidence, n’ait pas rempli sa mission, rien n’indiquait qu’il fût coupable de trahison. Mais Faoiltiarna n'a pas tergiversé longtemps, et estima que c’était à eux de tirer cette affaire au clair. Cahir n'opposa aucune résistance lorsqu'ils l'ont attaché, il était calme et résigné. Faoiltiarna le fit mettre dans un cercueil en bois et chargea un hav'caar réputé de l'acheminer à l’endroit indiqué dans la forêt mais ne lui adjoint aucune escorte, car il ne tenait pas à affaiblir son commando.[3]
Dans Le Baptême du Feu[]
Dans La Tour de l'Hirondelle[]
Dans La Dame du Lac[]
Sous la plume de Sapkowski[]
Le cavalier la fixe du regard. Ciri aperçoit l’éclair de ses yeux à travers le ventail de son grand heaume orné des ailes d’un rapace. Elle voit le reflet du feu sur la large lame de l’épée qui pend au bout de son bras ballant.
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Le Sang des Elfes, Chapitre 1.
Le heaume noir n’existait plus, les ailes de rapace dont le bruissement la poursuivait dans ses cauchemars avaient disparu. Le chevalier noir de Cintra n’était plus. Seul restait un adolescent aux cheveux noirs, aux yeux bleus étourdis et aux lèvres déformées par une grimace d’épouvante, pâle, agenouillé dans une mare de sang.
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Le Temps du Mépris, Chapitre 4.
Le Nilfgaardien, celui que Jaskier et Geralt avaient abandonné dans son cercueil quelques jours plus tôt, baissa les yeux. Le poète le reconnaissait à peine ; il portait un haubert, un caftan de cuir et un manteau, prélevés sans aucun doute sur l’un des morts qui gisaient près de la charrette du havekar. Jaskier avait cependant noté la jeunesse de son visage, reconnaissable malgré la barbe tout juste naissante qui était apparue sur son menton depuis leur aventure près du hêtre.
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Le Baptême du Feu, Chapitre 2.
— Je ne me battrai pas. Et je ne suis pas un Nilfgaardien. Je suis originaire de Vicovaro, et je m’appelle…
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Le Baptême du Feu, Chapitre 2.
— Le mien également, s’empressa d’expliquer Cahir. Mawr, c’est le nom de ma mère, et Dyffryn, celui de mon arrière-grand-père. Et il n’y a là rien de drôle, poète. Toi-même, comment te nommes-tu ? Je serais curieux de le savoir… Car de toute évidence Jaskier est un pseudonyme.
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Le Baptême du Feu, Chapitre 7.
[...]Le gaillard n'avait pas encore trente ans, et pourtant tout portait à croire qu'il occupait un poste d'officier de haut rang dans l'armée nilfgaardienne. Comme il parle parfaitement la langue commune, ce qui n'est pas courant chez les Nilfgaardiens, je pense savoir dans quel genre d'armée servait Cahir et pourquoi il bénéficia d'un avancement aussi rapide. Tout comme je pense savoir pourquoi on lui confiait de si étranges missions. Y compris à l'étranger.
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La Tour de l'Hirondelle, Chapitre 3.
[...]Cahir aussi était sur Thanedd ; on l’y avait envoyé en mission spéciale, il devait attraper et enlever Ciri. En se défendant, celle-ci le blessa : Cahir porte une cicatrice à la main gauche dont la vue m’assèche toujours la bouche. Il avait dû avoir fichtrement mal ; désormais, il lui est impossible de plier deux de ses doigts.
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La Tour de l'Hirondelle, Chapitre 3.
—Emhyr m’a donné une seconde chance. J’aurais pu décliner son offre. Mon refus m’aurait à jamais condamné à la disgrâce et à l’oubli.
Mais j’aurais pu refuser, si j’avais voulu. Je ne l'ai pas fait. Car vois-tu, Geralt... Je ne pouvais pas l’oublier.
» Je ne vais pas te mentir. Je la voyais sans cesse en rêve. Mais pas comme cette enfant maigre que j'avais déshabillée et lavée près de la rivière. Je la voyais et continue à la voir comme une femme, belle, consciente, provocatrice... avec une rose couleur ponceau tatouée près de laine.
—De quoi parles-tu?
—Je ne sais pas, moi-même j’ignore ce que cela signifie... Mais c’était ainsi, et ça l’est toujours. Je continue à la voir dans mes rêves telle que je la voyais alors... C’est pour ça que j’ai accepté cette mission sur Thanedd. Que j’ai voulu me joindre à vous par la suite. Je... je veux la revoir... encore une fois. Je veux toucher ses cheveux, la regarder dans les yeux... Tue-moi si tu en as envie. Mais je ne peux plus faire semblant. Je crois... je crois que je l’aime. Ne ris pas, je t’en prie.
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La Tour de l'Hirondelle, Chapitre 6.
Apparitions[]
Notes et références[]
Notes[]
Références[]
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 1,4 1,5 et 1,6 La Tour de l'Hirondelle, Chapitre 6.
- ↑ 2,0 et 2,1 Le Sang des Elfes, Chapitre 6.
- ↑ 3,0 3,1 et 3,2 Le Baptême du Feu, Chapitre 5.