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Anna Henrietta, aussi connu comme « Anarietta », est la princesse[N 1] de Toussaint. Elle épousa Rajmund en 1258 et eut une liaison avec le vicomte Julian Alfred Pankratz de Lettenhove.
Apparence et caractère[]
Anna Henrietta avait un nez anguleux retroussé et des yeux bleus perçants qu'on aurait dit un tantinet fiévreux. Ses cheveux châtains étaient agencés en une coiffure des plus artistiques, agrémentée de petits rubans de velours, travaillée jusque dans les moindres détails, comme en témoignait l’accroche-cœur en forme de demi-lune sur son front. Sa robe était noire, rehaussée en haut de mille stries bleu clair et lilas, parsemée en bas de gaufrures régulières représentant des petits chrysanthèmes dorés. Elle portait un énorme collier d'obsidienne, d'émeraude et de lapis-lazuli, conçu en un savant entrelacs qui lui enserrait le cou et le décolleté était large et profond ; ses fines épaules nues semblaient trop frêles pour en garantir le maintien. Mais elle demeurait en place, maintenue comme par miracle par la couture invisible et le froncis de ses manches bouffantes.[1].
À Toussaint, ils sont très attachés au respect des traditions et du protocole. Le titre officiel et protocolaire d'Anna Henrietta est « Son Altesse ». Son titre non officiel est « Sa Majesté ». En dehors de la Cour, on dit plus familièrement « Madame la princesse ». Mais il convient de toujours s’adresser à elle par « Votre Majesté ».[1] Elle profita de la mort de son époux pour refaire de Toussaint une principauté d'opérette en dehors du monde où les fêtes succèdent aux plaisirs. Ceci étant la princesse avait aussi son caractère et il valait mieux ne pas lui déplaire car elle pouvait avoir la sanction facile pour qui la contrariait, sanction qui pouvait aller jusqu'à l'exécution.
Anna Henrietta dans la Saga[]
Avant La Dame du Lac[]
En 1261, alors que le prince Rajmund séjournait à Cintra, pour un congrès, ce n’était un secret pour personne qu’il avait une maîtresse à Cintra. Jaskier séjourna à Toussaint tout l’hiver et tout le printemps, jouant du luth, chantant des romances et déclamant des poèmes. Quant à Anarietta, à peine s’étaient-ils vus, d’un poème à l’autre, d’une parole à l’autre, d’un compliment à l’autre ; tous deux commencèrent à éprouver l’un pour l’autre un certain penchant. Quoi qu’il en soit, la princesse et sieur Jaskier eurent une liaison, quelque part en secret, qui dura près de deux mois, depuis Belleteyn jusqu’au solstice d’été. Mais ils négligèrent les précautions. La nouvelle se répandit, les mauvaises langues se mirent à jaser. Jaskier sauta sur son cheval sans tarder et s’éloigna.[1]
Fort judicieusement, comme il se révéla par la suite. Car le prince Rajmund à peine revenu de Cintra fut mis au courant par l’un de ses fidèles serviteurs. Comme vous pouvez aisément l’imaginer, une rage folle s’empara de lui dès qu’il fut informé de l’affront subi et des cornes qu’on lui avait fait pousser. Il enferma la princesse dans ses appartements en la menaçant des pires tortures ; il obtint d’elle des aveux complets. Il envoya plusieurs de ses hommes sur les traces de sieur Jaskier, leur ordonnant de l’abattre sans clémence et de lui arracher le cœur. Ainsi qu’il l’avait lu dans quelque ancienne ballade, il avait l’intention de faire cuire le cœur de son rival et d’obliger la princesse Anarietta à le manger sous les yeux de la Cour entière.[1]
Par chance, Jaskier parvint à s’enfuir et quatre ans plus tard, une nuit Rajmund fut frappé d’une crise d’apoplexie et rendit l’âme dans son lit conjugal.[1]
Dans La Dame du Lac[]
Quand dans La Tour de l'Hirondelle la troupe de Geralt approche de Toussaint, Jaskier refuse absolument d'y aller. On comprend un peu plus tard que suite à une aventure que Jaskier avait eu avec la princesse quelques années plus tôt pendant l'absence de son époux, Rajmund s'était promis de lui arracher le cœur. Fort heureusement pour Jaskier, Rajmund était mort deux ans plus tôt, ce qu'il ignorait. Il ne fallu guère de temps pour que la relation entre entre Anarietta et Jaskier reprenne de plus belle, cette fois au grand jour. Quand Geralt le rejoint à Toussaint quelques semaines après, il découvrit que Jaskier avait atteint quasiment le statut de prince consort à la cour.
Mme la princesse était amoureuse du poète Jaskier, lui d'elle, et leur amour était sincère. A tel point que quand Geralt décide de se remettre en route pour retrouver Ciri début janvier 1268, il lui annonce qu'il reste à Toussaint :
Nous nous aimons, Anarietta et moi. Je reste à Toussaint. Avec elle. [...] Ma mission s’est achevée. J’ai trouvé ce que chacun a tant de mal à atteindre et qui est le plus précieux au monde. Et j’ai l’intention de le garder. Ce devrait être une folie ? La folie serait au contraire de tout laisser tomber, de tout abandonner.
Jaskier resta donc à Toussaint avec « sa petite belette ». Geralt y revint en mai 1268 avec Ciri, il voulait lui montrer "un pays de contes de fées". A sa grande surprise il y découvrit Jaskier sur le gibet, sur le point d'avoir la tête tranchée à cause d'une stupide affaire de pamphlet peu amène contre la princesse : il ne faut vraiment pas contrarier sa majesté la princesse Anna Henrietta. Au dernier moment celle-ci fit savoir qu'il était gracié mais devait quitter la ville au plus vite, ce qu'il fit sans demander son reste mais en se promettant de revenir plus tard, quand sa petite belette serait calmée. Dans sa précipitation, Jaskier laissa à Beauclair la tubulure de cuir dans laquelle se trouvait le manuscrit de ses mémoires, Un demi-siècle de poésie.
Après La Dame du Lac[]
Il se trouva qu’un jour, une équipe d’archéologues de l’université de Castell Graupian, qui effectuait des fouilles à Beauclair, mit au jour, sous une couche de charbon de bois - vestige, sans doute, d’un gigantesque incendie - une couche plus ancienne encore, qui remonterait au XIIIe siècle. Les archéologues y découvrirent une caverne constituée de restes de murs et colmatée par de l’argile et de la chaux; à la grande excitation des savants, on retrouva dans cette caverne deux squelettes humains, un homme et une femme, parfaitement conservés. À côté des squelettes, hormis des armes et un nombre incalculable de menus artefacts, on trouva une tubulure en cuir durci, longue de trente pouces. Sur le cuir étaient gravées des armoiries aux couleurs délavées représentant des lions et des losanges. Le professeur Schliemann, éminent sigillographe spécialiste de la période des Siècles des Ténèbres, qui dirigeait l’équipe, identifia ces armoiries comme étant l’emblème de la Rivia, un royaume antique aux frontières encore indéterminées.[2]
Sous la plume de Sapkowski[]
— Tu devais être distraite en les lisant, objecta la magicienne, refrénant quelque peu l’enthousiasme de l’adepte. Jaskier fait une description détaillée de la princesse Anarietta, et d’autres sources confirment que ses cheveux étaient, je cite, « châtain clair, scintillants, telle une couronne dorée ».
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La Dame du Lac, Chapitre 2.
La première des femmes avait un nez anguleux retroussé et des yeux bleus perçants qu’on aurait dit un tantinet fiévreux. Ses cheveux châtains étaient agencés en une coiffure des plus artistiques, agrémentée de petits rubans de velours, travaillée jusque dans les moindres détails, comme en témoignait l’accroche-cœur en forme de demi-lune sur son front. Sa robe était noire, rehaussée en haut de mille stries bleu clair et lilas, parsemée en bas de gaufrures régulières représentant des petits chrysanthèmes dorés. Elle portait un énorme collier d’obsidienne, d’émeraude et de lapis-lazuli, conçu en un savant entrelacs qui lui enserrait le cou et le décolleté et se terminait par une croix de jade. Le pendentif tombait presque entre ses petits seins soutenus par un bustier moulant. Le carré du décolleté était large et profond ; ses fines épaules nues semblaient trop frêles pour en garantir le maintien. Geralt s’attendait à chaque instant à voir la robe glisser le long de son buste. Mais elle demeurait en place, maintenue comme par miracle par la couture invisible et le froncis de ses manches bouffantes.
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La Dame du Lac, Chapitre 3.
— Nous sommes dans le même cas, rétorqua Régis avec son sourire pincé. Nous savons simplement que notre poète est si intimement lié à la princesse Anarietta qu’il se permet envers elle, même devant témoins, un cognomen plutôt familier. Il l’appelle « ma Petite Belette ».
— Bien trouvé ! s’exclama Angoulême, la bouche pleine. Cette princesse a effectivement un nez de belette. Sans parler de ses dents !
— Nul n’est parfait, objecta Fringilla en clignant des yeux.
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La Dame du Lac, Chapitre 4.
Apparitions[]
Notes et références[]
Notes[]
- ↑ Du fait de l'identité de mot en polonais pour désigner un duc et un prince, Anna Henrietta est titrée duchesse dans La Tour de l'Hirondelle et princesse dans La Dame du Lac bien que la traductrice soit la même pour les deux romans. Toussaint étant qualifiée de principauté, ses dirigeants doivent être appelés princesse et prince et non duchesse et duc. Il en est de même pour son époux Rajmund qui est titré duc dans un roman et prince dans l'autre.
Références[]
- ↑ 1,0 1,1 1,2 1,3 et 1,4 La Dame du Lac, Chapitre 3.
- ↑ La Tour de l'Hirondelle, Chapitre 3.
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